Travaux du groupe 1 (février 2014)
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          De la vitesse de l'eau (février 2014)

          Quand parlons-nous de vitesse ?
          A priori quand un mobile se déplace.

          Quand parlons-nous de mouvement ?
          A priori quand quelque-chose bouge.

          Dans les deux cas, entre un moment M1 et un moment M2, il y a eu déplacement de quelque chose dans l'espace.

          Vitesse : grandeur physique qui mesure le déplacement d'un mobile pendant 1 seconde.

          Vitesse : grandeur photographique pour parler du temps de pose d'un appareil photo.

          Vitesse, mouvement, temps de pose : 3 notions qui se mélangent allègrement au détriment de la bonne compréhension de la photographie.

          Cette photo est prise à bord d'un petit camion de déménagement.
- Vitesse du camion : 110 km/h ;
- Vitesse du TGV : 300 km/h ;
- Vitesse de l'appareil : 1/250° de seconde.
- Vitesse du voyageur se rendant au bar dans le TGV : 4 km/h (ou 304 km/h ?)
- Vitesse du voyageur revenant du bar dans le TGV : - 4 km/h (ou 296 km/h ?)
- Vitesse du photographe assis dans le camion : 0 km/h (ou 110 km/h)
- Vitesse du bord de l'autoroute : 0 km/h (ou - 110 km/h)
- Vitesse de la haie dans le pré : 0 km/h
- ... et on peut en inventer d'autres ...
- comme : vitesse de l'électron dans le fil de la ligne haute-tension : 300 000 km/s

          - Là, Michel, tu te moques de nous !...

          Exemple ci-contre :
- l'appareil a une vitesse de 110 km/h (C'est le régulateur qui le dit !)
- le camion, devant a une vitesse de 90km/h (C'est le code de la route qui le dit !)
- le paysage a une vitesse de 0 km/h (C'est le bon sens qui le dit !)
- le temps de pose est de 1/90° de seconde (C'est l'Exif qui le dit !)

          Et pourtant, l'image est floue. Pourquoi ?
          Parce que la camionette est passée dans un nid de poule !

          Morale de l'histoire : on ne peut gérer la vitesse en photographie que si on sait, non pas de quoi on parle, mais d'où on parle .

          Et on est placé dans un problème de physique pas possible où il y a
                  des problèmes de référentiels.

          Exemple ci-contre :
- l'immeuble a une vitesse nulle : il est net
- les arbres ont une vitesse nulle : et pourtant, « ils bougent »
- l'appareil photo est dans une camionnette à 110 km/h

          Dans tous les cas : les mouvements à prendre en compte sont :
les mouvements du sujet par rapport à l'appareil.

          D'où deux règles importantes :

- Première règle : quel est le sujet de mon cliché (une raison de plus pour le savoir)

- Deuxième règle : comment bouge le sujet par rapport à l'appareil

          Exemple ci-dessous : l'appareil est sur un pied, donc immobile.
- Les voitures se déplacent à la même vitesse, 100 km/h ;
- Le temps de pose de l'appareil est réglé sur 1 seconde ;
- l'obturateur s'ouvre sur la ligne t1 : les 3 voitures sont de front ;
- l'obturateur se ferme sur la ligne t2 : les 3 voitures sont toujours de front.

          Pourtant : suivant l'angle de vue de l'appareil :
- la voiture rouge a parcouru un certain angle ;
- la voiture verte, plus éloignée a parcouru un angle moindre ;
- la voiture bleue, encore plus éloignée, a parcouru un angle encore moindre.

          En fait, vu de l'appareil photo, c'est la voiture bleue qui a le moins bougé .

          Troisième règle : plus le sujet est éloigné de l'appareil, moins il a de chances d'être flou.

          Ci-dessus, le photographe voit les voitures de déplacer de droite à gauche dans une direction perpendiculaire à l'axe de visée de l'appareil.

          Ci-dessous, le photographe est devant les voitures :
l'axe de dépalcementdes voitures et l'axe de prise de vue sont confondus.

          Pendant la pose,
- la voiture bleue décrit un angle très léger
- la voiture rouge décrit un angle aquivalent, mais dans l'autre sens
- la voiture verte « reste immobile », dans l'axe de prise de vue.

          Quatrième règle : le déplacement du sujet pendant la pose dépend de sa vitesse , mais aussi de l'angle de déplacement du sujet par rapport à l'axe de prise de vue.

          La première idée est de régler un temps de pose le plus bref possible. Cette solution fonctionne dans la plupart des cas.
          L'appareil est tenu bien immobile. Pendant la pose, le sujet se déplacera très peu, il sera net sur l'image.

          Penser à la distance appareil-sujet, mais aussi aux distances des éléments de l'environnement du sujet.
          Choisir l'angle de prise de vue qui donnera un sujet le plus immobile possible.

          Une solution est de déplacer l'appareil : s'il se déplace à la même vitesse que le sujet, c'est gagné... Mais assez difficile en photo instantannée !
          En revanche, il est très facile de faire tourner l'appareil autour du photographe : c'est faire un filé : le sujet sera net, l'environnement sera flou. Presque facile. Mais, cela s'apprend !

          Bloquer l'image pour que rien ne bouge, c'est gagné ... Sauf justement, si on souhaite donner une impression de vitesse.

          Et là, une solution est que des parties de l'image soient nettes, d'autres parties soient floues.

          Une astuce est de placer dans l'image un détail qui représente la vitesse dans l'inconscient collectif. C'est le cas du nuage de poussière derrière les voitures sur les bandes dessinées.
          Ci-contre, par exemple, la péniche est loin et elle ne va «pas vite» au sens de la prise de vue. Il faut alors ajouter un artifice. Ici, c'est l'eau poussée devant l'étrave qui procure l'impression de vitesse.

          Si le flou est utilisé pour rendre l'impression de vitesse, il est naturellement indispensable que sur toute photo, un élément au moins soit net et bien net .

          Ci-contre, par exemple, le mouvement créé par le crochet qui secoue la branche du mirabellier est donné par les autres branches immobiles et nettes en arrière plan.

          Ci-contre, l'image est fournie par un astucieux mélange de réglages de paramètres.

          Le réglage du temps de pose est induit par le temps qu'il faut au foyer pour faire un tour au bout du bras du jongleur.
          Ensuite, il faut tenir l'appareil immobile...

          Paramètres du cliché :
- temps de pose : 1 seconde
- sensibilité : 200 ISO
- ouverture : F/4

          L'idée ici est d'obtenir un athlète le plus net possible, mais en ayant du mouvement induit par des parties du corps plus mobiles que d'autre ... par rapport à l'angle de prise de vue.

          Ici des participants à la Caldé :
- cas d'un marcheur dont la vitesse de la jambe droite est nulle, mais le pied gauche est au maxi de sa vitesse de course.
- cas du marathonien : même solution, mais pourtant la vitesse du joggeur est nettement plus grande que la vitesse du marcheur.

          Parmi les photographies dont le sujet est mobile, il y a les clichés d'eau.
          Comment restituer le mouvement de l'eau ?

          Ou plutôt : comment restituer l'idée qu'on se fait de l'eau dans ce cliché.

          C'est le travail sur le temps de pose qui donne l'ambiance :
- trop long : le mouvement est estompé dans un nuage imprécis ;
- trop court : le mouvement est figé et rend l'image trop rigide.

          Le résultat dépend de la clarté de l'eau, de la lumière, etc.

          Ici comme, ailleurs en photographie, la recette s'arrête là où l'expérience prévaut.
          Cette page donne quelques rudiments des problèmes qu'on rencontre en photographie de mouvement. Les règles essentielles sont là. Il ne reste plus qu'à pratiquer sur différents sujets pour acquérir ses propres échelles de réglages.

          A bientôt pour confronter tout cela sur le terrain.

          Les images utilisées ici sont de :
- Joël
- Martine et Gérard
- Thérèse
- Michel