Oui : il est évident que quand on photographie quelque chose, ce quelque chose est un sujet.

          Réponse : pas aussi sûr !

          Effectivement, une photo peut compter :
               - zéro sujet
               - 1 sujet
               - plusieurs sujets.

          Paradoxal : photographier quelque chose et pourtant considérer que ce n'est pas un sujet ou ne pas considérer que c'est un sujet.
          C'est le cas ici où l'image ne represente rien, sinon de la couleur.

          Donc, mon message est de transmettre une impression.
          Je peux réutiliser l'image pour travailler une autre image qui, elle sera le sujet, etc.
          Mais, toute seule, ma photo ne signifie rien. Ne transmet rien.

          Mais, pour autant, il est bon de se construire une bibliothèque d'images qui peuvent resservir un jour ou l'autre : fond de page, fond d'écran, suppport pour présenter quelque chose, etc. C'est le but de cette photo.

          Qui ne connaît l'adage «On ne courre pas deux lièvres à la fois» ?

          Photo ci-contre : quel est le sujet ?

               - Le monocycliste ?
- Pourquoi tourne-t-il la tête du mauvais côté ?

               - La jongleuse ?
- Pourquoi son visage est-il coupé par une branche ?
- Pourquoi ses pieds sont-ils cachés derrière une valise ?
- Pourquoi ne fait-elle rien ?

          Donc : si je fais une photo, j'ai identifié mon sujet et je traite seulement mon sujet.

          Bilan : plusieurs sujets = Zéro sujet !

          Ici, le sujet est clairement défini par un seul mot : Jongleurs

          L'image présente une action exécutée par UN groupe de deux personnes.

          Une photo représente toujours un seul sujet.

          De quel droit j'édicte cette loi ?
          La photographie n'est qu'un moyen aisé de représenter une image. C'est une technique et pas un but en soi. Et les règles de construction des images, ce n'est pas de la photo !
          Et notre culture veut que nous soyons conditionnés dans notre lecture des images. Point !

          Lors de nos cours de Français, nous avons appris que les grands auteurs Classiques suivaient tous une règle fort simple dans l'écriture de leurs oeuvres :
               - unité de temps,
               - unité de lieu,
               - unité d'action.

          Soyons classiques : portons cette règle à la photographie.

          Le premier point est simple : la règle classique donne droit à 1 jour alors que nous utilisons une toute petite fraction de seconde.
          Donc : unité de temps, c'est réglé !

          ... Reste le lieu et l'action...

          Généralement, le temps d'une photo, le lieu ne change pas beaucoup.

          A moins que ?

          Ci-contre, par exemple : quel est l'objectif de la photo : c'est «une commande» pour assurer le reportage de la Caldé .
          Alors, le lieu, c'est la rue ou le stand ?
          Si c'est la rue : quel indice dit qu'il s'agit d'un site où s'est déroulée la Caldé ?
          Si c'est le stand : pourquoi est-il perdu dans une photo bien trop grande pour lui ?

          Conclusion : il convient d'avoir bien en tête l'objectif de la prise de vue. Il est très facile de se tromper de lieu.

          L'action de la règle classique peut s'étendre très facilement au sujet. Si plusieurs sujets peuvent exécuter plusieurs actions simultanément, un seul sujet n'exécute qu'une seule action sur le temps d'une photo.
          La relation entre action est sujet devient évidente.

          Ci-contre, par exemple, on a deux sujets :
- les coureurs qui sont dans l'action de course
- l'orgue de barbarie qui tourne sa manivelle.
          Mais :
- chacun des deux sujet occupe la même place sur l'image,
- les coureurs sont de dos,
- le joueur d'orgue de barbarie est caché.

          D'où : quel est le sujet de l'image ?

          D'où : quel est l'intérêt de l'image ?

          Voici une image très proche de la précedente : une action de «la Caldé» et un groupe de musiciens.
          Mais, ici, le groupe occupe la presque totalité de l'image. L'action de course est lointaine, mais bien présente.

          Conclusion :

- Pour exister, le sujet doit donc occuper la majeur partie de l'image.

          ... Ou suivre quelques règles de composition .

          Pour qu'une photo soit réussie, elle doit donc répondre à plusieurs critères très précis.

          Le principal de ces critères est que l'image contienne un sujet clair et nettement identifiable par le lecteur.

          Le travail du photographe n'est pas de faire la photo. C'est le problème de l'appareil

          Le travail du photographe, c'est de mettre un sujet dans sa photo. Et de le mettre «proprement» , suivant des règles qui ne s'improvisent pas puisqu'elles sont édictées par notre culture.

          C'est le rôle de la composition.