Choisir ses objectifs
Deux grand moments pour choisir un objectif :
- celui où on a un choix infini ou presque :
le moment de l'achat !
- celui où le choix est limité quand il existe :
au moment de prendre une photo
: cela ne dépend que du contenu de son fourre-tout.
L'un se passe nécessairement avant l'autre. Et peut-être n'est-ce pas le plus simple !
Autres pages concernant le sujet : les principales données de
l'objectif photographique.
Acheter un objectif
Affirmation pleine de questions :
- Quelle focale ?
- Quelle ouverture ?
- et surtout :
quel prix ?
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Les bonnes questions :
- quelles sont les qualités des optiques ?
- quelles sont leurs défauts ?
- l'optique parfaite existe-t-elle ?
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Quelles seraient les premières questions à se poser ? ( en sachant complètement que la question finale sera :
combien ?
!)
Couple appareil-objectif
Essentiellement une histoire de pérénité de l'appareil.
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Pas aussi évident que cela en a l'air.
Effectivement, si je suis satisfait de mon appareil, il suffit que je trouve une optique de qualité générale en rapport avec le boitier.
MAIS !
Constat : les appareils passent, les optiques restent ! L'objectif que j'achète aujourd'hui sera aussi l'objectif de mon prochain appareil. Et au vu des évolutions des capteurs, je suis sûr que mon prochain appareil sera plus exigeant que l'actuel.
D'une marque à l'autre, les objectifs ne sont pas compatibles. Donc, si j'investis dans des optiques, je m'assujettis à une marque,
même si je choisis des objectifs de constructeurs indépendants
comme
Sigma
ou
Tamron
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L'appareil n'évoluera pas
Du moins dans les quelques années à venir
«Fontaine, je ne boirai pas de ton eau !»
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Ou, autres formulations :
- si je change mon appareil, je renouvelle la totalité de l'équipement.
- si j'achète un nouvel appareil, je garderai l'actuel an autonomie complète *
- si j'achète un
full frame
, je garderai l'APS-C pour la chasse photo (coefficient de focale intéressent).
* en sachant que si mon prochain appareil est vraiment meilleur que l'actuel, je ne pourrai plus présenter des images «médiocres» parmi les nouvelles collections !
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Couple capteur-objectif
Plus pertinent que couple appareil-objectif
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C'est l'assemblage
capteur - objectif
qui mène la réflexion :
- combien de pixels sur le capteur ?
- l'objectif donne-t-il une définition d'image assez fine pour être rendue par le capteur ?
- les défauts de l'objectif seront-ils retranscrits par le capteur ? (Ex : défauts chromatiques)
- les qualités du capteur sauront-elles rendre les qualités de l'objectif ? (Ex : diffraction)
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Ouverture maxi
Très influente sur le prix !
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Ce n'est peut-être pas une question essentielle pour des amateurs, même
experts
. Grâce à l'évolution des capteurs capables de sensibilité impensable il y a seulement quelques années. 10 000 ISO , ce n'est plus rare.
Mais, pour ceux qui aiment jouer avec la profondeur de champ, la question persiste.
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Focale
C'est la question la plus évidente, la première dans l'ordre du temps.
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Focale fixe ou zoom ? Fixe, c'est très cher. Zoom, c'est moins bon !
La mode étant aux zooms, ces objectifs plus répendus sont moins onéreux que les focales fixes. Mais, la qualité globale des optiques est satisfaisante en moyenne gamme et haut de gamme.
Le zoom
remplace
plusieurs optiques.
Plutôt que la focale, la question est : dans quel ordre vais-je investir dans mes optiques ?
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Programmer l'évolution de son sac photo
La solutions ?
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On part de rien, la question devient : dans quel ordre j'investis dans les optiques ?
On dispose déjà de métériel, la question devient : comment je fais évoluer mon parc de matériel ?
... En sachant que je vais évoluer, moi aussi, et que ce que je ressents comme évolution aujourd'hui sera certainement différent au moment de l'achat.
Mais, au moins, on a un atout : si les appareils se démodent, les optiques ont une durée de vie netement plus longue.
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Mais, on arrive très vite à la question la plus discriminante :
Quel objectif pour quelle photo ?
Question ? Affirmation ? Inquiétude ?
Tout est dans cette question ...
sauf la réponse !
La réponse la plus laconique :
n'importe quel objectif pour n'importe quelle photo !
Pour autant, est-ce une réponse ?
La photographie est un moyen d'expression artistique.
Donc,
«l'artiste»
a le choix des armes !
Mais, dans la même veine qu'on a le droit de quitter les sentiers battus seulement quand on connait les sentiers, on peut édicter quelques règles simples pour choisir l'objectif qui
«va le mieux»
dans un contexte donné.
Ce qui veut dire, peut-être que c'est le contexte qui détermine le choix... et le contenu de son sac photographique !
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Première idée simple et basique :
On choisit l'objectif qui permet d'avoir le sujet le plus grand possible sur l'image :
- si le sujet est proche et grand, il faut
un grand angle
- si le sujet est loin et grand, il faut
une focale longue
- si le sujet est loin et petit, il faut
un téléobjectif
Autant de baratin pour une explication aussi nulle ? C'est honteux !
J'accepte l'objection. Si on disait : cela ne dépend pas de l'objectif, mais du sujet.
Donc, je reformule :
pour un sujet donné, quel objectif ?
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Un minimum d'infos, peut-être ?
Les objectifs :
Focale «Normale»
L'objectif de base
Il permet de
tout
faire.
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« Normal » **:
c'est à dire l'objectif qui fabriquera l'image qui semblera la plus conforme à la réalité.
C'est l'objectif qui a été vendu avec l'appareil. En ce sens, il existe toujours. Mais, comme il doit être capable de tout faire, il n'est spécialisé en rien.
Son principal avantage : comme il a été livré avec l'appareil, il permet au moins deux choses :
- se familiariser avec l'appareil
- apprendre à faire des images propres.
** :
Par
habitude
, la focale normale vaut 50 mm (en fait la diagonale du cliché qui sera créé, soit près de 45 mm, rectifié 50mm.
C'est
historique
. Point !
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Grand angle
Ou : focale courte, inférieure à 50mm
Les plus courants :
- 35 mm,
- 28 mm
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Grand angle = angle de champ plus large que la normale.
Donc, depuis un point donné,
je mets plus de choses
sur l'image.
Mais, pour
tasser
plus de choses dans l'image, il éloigne les objets. Donc, une prise de vue au grand angulaire augmente la profondeur des images. C'est l'objectif préféré « des agents immobiliers qui vous présentent des réduits grands comme des salles de bal ».
Il n'aime pas la photo de près : les déformations géométriques deviennent trop sensibles.
Pour la photo de loin, c'est comme si on prend une paire de jumelles à l'envers ! C'est pas fait pour cela.
Un bon compromis est le 35 mm. Les déformations sont assez faibles et on met plus de choses dans la photo. C'est peut-être le meilleur
deuxième objectif
.
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Objectif Longue focale
Plus grand que le
Normal
, mais pas trop
Les plus courants :
- 80 mm
- 110 mm
Peut-être un peu trop spécialisé.
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L'angle de champ est plus faible que la focale normale.
Inversement au grand angle, il
tasse
un peu les profondeurs. Les espaces semblent réduits. Il mets moins de choses sur la photo.
C'est une focale très bien pour le portrait. Il donne de bonnes proportions aux visages.
Il marche aussi très bien pour les images un peu
rapprochées
: le photographe ne trouble pas son sujet puisqu'il peut travailler un peu plus éloigné.
Cette focale fait des merveilles en macrophotographie; comme le 110mm de chez Canon.
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Téléobjectif
De 135 mm à plus d'1mètre !
Les plus courants :
- 135 mm
- 200 mm
- 300 mm
400mm devient financièrement abordable.
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C'est l'arme
longue portée.
Naturellement idéal pour la chasse photo, d'autant qu'il sera le plus long possible ...
Très utile pour
aller chercher son sujet
quand on ne peut pas s'en approcher ***
Les défauts à peine visibles en longue focale deviennent ici prépondérents : les plans sont tassés.
Attention à la profondeur de champ : plus c'est long, moins il y en a. C'est un inconvénient, mais aussi un avantage.
Attention au bougé : c'est comme un fusil, il faut tenir son arme fermement pour ne pas trembler, le tremblement étant d'autant plus répercuté que la focal est longue. Tremblotte interdite.
***
C'est toujours une maivaise solution d'utiliser un télé pour aller chercher un sujet. Le photographe se doit de s'approcher au plus près de sa victime. Il y a plein de littérature à ce sujet.
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Les zooms : l'art de mettre plusieurs objectifs dans un seul
Trans-standard
Focale de 38 à 135 mm
Les plus courants :
- 35 / 110 mm
- 28 / 135 mm
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C'est devenu
l'optique de base
: il sert de grand angle et arrive presque au téléobjectif.
Beaucoup d'appareils sont vendus avec un objectif de ce type en standard, à la palce d'un 50mm fixe.
En général, de bonnes bêtes à tout faire. Mais, leur qualité est cantonnée dans le bas de gamme ou le moyenne gamme. Bien qu'il existe de très bons haut de gamme, comme le 28/300 série L de Canon
C'est la bête qui allie tous les avantages des objectifs du grand-angle à la longue focale. Sans pour autant en additionner les défauts.
Principal écueil : la qualité d'un zoom est
toujours
moindre que celle d'une focale fixe.
Les zooms sont des optiques issues du cinéma. Leur diffusion les a ammené à un bon compromis qualité / prix. Avec l'inconvénient majeur ... de ne pas être de bonne qualité ! Si ! Une image trop nette ne permet pas d'avoir du mouvement glissé au cinéma (même si le «pas de bonne qualité» est à moduler).
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Zoom grand-angulaire
Focale de 10 à 35 mm
Les plus courants :
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Objectifs idéaux pour la photo de grands espaces et de peu de recul : monuments, espaces clos.
Malgré tout, ils restent, à mon sens, réservés à un public particulier. Compte tenu de leur prix, il faut soit avoir une tirelire débordante, soit en avoir vraiment le besoin. Je préfèrerais un trans-standard plus ouvert plutôt que deux optiques. Mais, c'est un choix ... que je n'assume peut-être pas !
Pour obtenir de bons résultats, il faut taper plutôt dans le haut de gamme, compte tenu des risques de déformation géométrique.
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Zooms téléobjectifs
Focale de 70 à 400 mm
Les plus courants :
- 70 / 200 mm
- 70 / 300 mm
Le 70/400 arrive.
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L'objectif le plus tentant après le trans-standard.
Il permet la chasse photo.
Un grand choix existe sur le marché, autant chez les constructeurs d'appareils que les fournisseurs d'optiques indépendants.
On en trouve de toutes gammes de qualités, des plus simples au plus sophistiqués.
Principale précaution : choisir une optique stabilisée.
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Les optiques spéciales
Focale ultra courte :
- Fisheye 8/15mm
Focale ultra longue : 1200mm
Doubleurs de focale
Optiques « macro »
Optiques à décentrement
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Première caractéristiques communes : plus c'est extrême, plus c'est «très cher». chez Canon, c'est de la série L (C'est la série où l'étui de l'objectif est déjà presque à 4 chiffres !)
Pour un usage limité ... à l'effet de surprise des premiers clichés ?
Pour ce genre d'exercice, la location peut être envisagée (oui,mais le jour où la lumière sera là, le jour où je pourrai me lever aux aurores, le jour où ... ?)
Solution transitoire : le doubleur de focale (avec un coefficient pas toujours égal à 2) : pas trop cher. Il fait perdre de la luminosité. Mais, passer de 300 à 600mm, avec un coeff 1.6 sur un APS-C, cela amène à presque 1 mètre ! Attention : pied solide obligatoire !
Dans les optiques spéciales, peut-être la plus utile. On peut l'utiliser déjà dans son jardin. Sinon dans les jardinières du balcon. Et pour discuter avec une araignée, c'est pas mal.
Pour rectifier les perspectives. Très lourdes à utiliser : pied, calage exact, etc. A mon sens, optiques réservées aux professionnels.
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Pour un sujet donné, quel objectif ?
Deux constantes sont à mettre en parallèle :
- un objectif est un outil bourré de compromis techniques, tant mécaniques qu'optiques ;
- un photographe est un bonhomme bourré d'idées aussi folles que saugrenues ou académiques.
Et dans tout cela, il faut trouver des règles rigides de choix ?
Laissons nous aller à quelques idées de base. En sachant que, surtout dans ce choix, la décision est molle.
Les propositions des constructeurs sont bien étagées dans les différentes classes de qualités. Si on veut vraiment
faire de la photo
la gamme intermédiaire est requise au minimum. Si on en a les moyens, il peut y avoir affinité avec le haut de gamme !
Le grand angle :
c'est évident que le grand angle sera utilisé pour « mettre le plus de choses possibles » dans l'image. Il sera donc utilisé pour la photo de paysages, de monuments.
Mais, il sera aussi utilisé sur des scènes où la place fait défaut : pas de recul pour bien se placer.
Dans la même idée, le grand-angle « donne de l'espace ». De là à l'utiliser pour faire semblant que c'est grand et on tombe immédiatement dans l'image frauduleuse de l'agent immobilier qui rend un minuscule 2 pièces aussi grand qu'un chateau.
Pour mettre plus de choses dans l'image, le grand-angle
déforme
la perspective. Bien utilisé, cela donne des images particulières qui peuvent être agréables à l'oeil. En revanche, mal utilisé, il amplifie les défauts et rend les images illisibles. C'est tout un dosage pointu et ambigü.
Objectif normal à longue focale :
c'est l'outil idéal pour les images moyennes : assez de recul, pas de déformation géométrique, bonne profondeur de champ.
La focale un peu longue (80 mm) est idéale pour le portrait.
L'entrainement à utiliser ce type de focale est très formateur : c'est le bonhomme qui se place là où il faut, c'est lui qui décide. Il y a plus de recherche. Ne pas oublier qu'en général, on prend les photos de trop loin. Utiliser une focale moyenne permet de se protéger de ce phénomène : le photographe doit apprendre à se placer.
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Le téléobjectif :
c'est aussi évident qu'on ne fera pas une belle image de la bergeronnette perdue dans le buisson à 10 mètres avec un grand-angle. Donc, le télé, c'est l'outil pour attraper les sujets éloignés. Ou difficiles d'approche.
Les déformations de perspectives disparaissent. Mais, les distances sont
tassées
: les plans sont rapprochés, comme avec des jumelles.
Le télé permet le travail sur la profondeur de champ. Mais, il est très sensible au bougé.
Objectif à focale fixe ou zoom ?
Là aussi, les deux écoles se complètent.
Avantage incontestable du zoom : il peut remplacer plusieurs objectifs. Le 28/300 porté en exemple va, avec un full frame, du vrai grand-angle, 28 mm, au vrai téléobjectif, 300 mm. C'est d'ailleurs son principal atout.
Pour faire moins cher, on peut avoir un zoom 17/85 et un zoom 70/300. Cela couvre la même étendue de focales avec deux objectifs seulement.
Mais, qui peut le plus ne peut pas tous les plus. Le zoom à classe de qualité identique est toujours moins bon que la focale fixe.
Ordre d'achat :
je pense que la logique financière veut que lors de l'achat d'un équipement, on choisisse un appareil dans la gamme que nous permettent nos moyens, nos compétences, notre désir d'aller plus avant et un objectif zoom trans-standard. D'ailleurs, un appareil comme le 40D de Canon était proposé en kit soit avec un seul objectif 17/85, soit avec le duo 17/85 + 75/300.
Ensuite, on ajoute une pièce ou plusieurs en fonction des ce vers quoi on désire aller, comme la macro.
Optique marque de l'appareil ou constructeur indépendant ?
Je n'ai pas d'idée préconçue. Mais, même si les constructeurs indépendants sont un peu moins cher que les grands noms, les gammes de prix sont conservées dans les gammes de qualités.
Attention à ce que tout marche dans les apairages, notamment dans les fonctions un peu spéciales qui sont proposées.
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Puisque c'est le photographe qui a le choix des armes, laissons à quelques-uns le soin de donner leur avis, en fonction de la photographie à réaliser.
Les paysages, selon Patrick Mindeau
Toutes les focales peuvent être utilisées en paysage, avec à chaque fois un résultat spécifique.
Un grand-angle
(jusqu'à 50mm par exemple) permettra d'embrasser un vaste espace et de bénéficier
d'une zone de netteté étendue, qui va souvent du premier à l'arrière-plan. Comme en
photographie de portrait, cet objectif va permettre d'inscrire le sujet (une maison, un arbre…)
dans son environnement.
Un téléobjectif
(au delà de 50mm) permettra d'aller chercher un détail significatif dans un
paysage et éventuellement de composer de façon plus abstraite : mouvements de sillons,
juxtaposition de cultures de couleurs variées, etc. Avec un téléobjectif, la zone de netteté est
plus réduite et il est facile d'en tirer parti en plongeant une partie de l'image dans le flou (en
particulier le premier ou l'arrière-plan).
La mise au point au tiers
(focale de votre objectif): C'est par la valeur de l'ouverture de l'objectif que l'on obtient (un crédit) de profondeur de
champ (en mètre).
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Le diaphragme
(ouverture de votre objectif) comporte des valeurs normalisées d'ouverture qui
vont de f 2.8 à f 22.
Nous dirons que plus le chiffre est petit (ouverture de l'iris au maximum)
plus il laisse passer la lumière, la vitesse est élevée et la profondeur de champ est réduite, à
l'inverse plus le chiffre est grand (fermeture maximum de l'objectif) et moins l'objectif laisse
passer de la lumière, la vitesse est lente et la profondeur de champ est élevée.
Une bonne mise au point d'un paysage c'est celle qui maximise la profondeur de champ utile.
Une mise au point de premier plan ne permet pas d'obtenir la profondeur suffisante pour une
image nette du premier plan à l' infini, mais une mise au point faite sur l'infini exclut le
premier plan de la zone de netteté, et rend inutile le crédit de profondeur de champ.
Pour vous aider à définir votre profondeur de champ, vous pouvez expérimenter le calculateur
de profondeur de champ sur internet (DOFMaster.com) et rapatrier ce petit logiciel gratuit, ou
faire le calcul sur internet.
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